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Elon Musk, objectif Mars (un fou ou un génie )


jack

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Elon Musk, objectif Mars

Paris Match |
Le 19 janvier 2020, Elon Musk lors d'une conférence de presse à Cape Canaveral.
Le 19 janvier 2020, Elon Musk lors d'une conférence de presse à Cape Canaveral. John Raoux/AP/SIPA

Dans quelques jours, sa fusée SpaceX gagnera la station spatiale internationale. Le milliardaire américain veut conquérir l’Univers. Et souhaite qu’on l’enterre sur la planète rouge.

Assis sur le canapé d’une de ses six résidences de Bel Air, ce 6 mars, Elon Musk regarde les infos et s’agace de l’omniprésent sujet : le virus qui paralyse la Chine, s’étend en Europe et menace de se répandre aux Etats-Unis où, déjà, on dénombre 240 cas. Musk n’apprécie pas du tout ce vent de frayeur. Alors, il prend son Smartphone et tweete : « La panique autour du coronavirus est idiote. »

 

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Dix jours plus tard, le sceptique se métamorphose en « Dr Musk » et suggère à ses followers (ils sont 33 millions, la moitié de la population française) : « Peut-être envisager la chloroquine. » Il précise même l’hydrochloroquine, « probablement meilleure », avant une mise en garde : « Cela ne veut pas dire que ça marche contre le Covid-19, mais ce serait mieux que rien. » Suivront d’autres prédictions, comme « les enfants sont essentiellement immunisés », ce qui semble en partie vrai, ou « probablement zéro nouveau cas fin avril aux Etats-Unis », ce qui est totalement faux. A cette date, le nombre de victimes y a dépassé celui de toute la guerre du Vietnam : 58 000 morts.

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En réalité, la véritable inquiétude d’Elon Musk est ailleurs. Elle concerne la tempête économique qui s’annonce. Le 20 mars, quand la Californie devient le premier Etat américain à ordonner le confinement, Musk éructe en lettres capitales, toujours sur Twitter : « FREE AMERICA NOW » (« Libérez l’Amérique maintenant »). La Californie, c’est le cœur névralgique de son empire ; sa paralysie, c’est l’infarctus annoncé. Musk est le cofondateur de Tesla, le constructeur d’automobiles électriques, dont il reste le premier actionnaire. Un temps, il brave l’obligation de fermer l’usine de Fremont. Puis s’y résout, en menaçant : « Cette mesure va causer un préjudice immense, pas seulement à Tesla mais à beaucoup d’autres entreprises. Ce n’est pas démocratique, ce n’est pas la liberté. » Il ira jusqu’à considérer les mesures de confinement, toujours en place, comme « fascistes ».

 

Elon Musk sait qu’il va perdre de l’argent. Beaucoup d’argent si l'arrêt de l'économie fait plonger le cours de l'action Tesla. Lui, qui ne reçoit ni salaire ni dividendes, a négocié avec son conseil d’administration un deal ahurissant qui lui permettrait de toucher près de 55 milliards de dollars en douze étapes ! Pour accéder à la première tranche, la capitalisation boursière de l’entreprise doit, pendant six mois, dépasser 100 milliards de dollars. Alors, il obtiendra automatiquement un bonus de 700 millions de dollars. C'est chose faite le 4 mai. Pourtant, de manière incompréhensible, deux jours avant le pactole, il tweete encore : « L’action est trop haute », bravant l’interdiction de communiquer sur l’activité économique de Tesla sans approbation du directeur juridique. Effet immédiat : l’action dégringole de 10 %.

Dans ce couple, on se parle plus facilement sur Twitter que par téléphone

En termes de valorisation boursière, Tesla a donc perdu 14 milliards dollars. Mais elle en vaut encore 142 et, pour lui, c’est donc sans conséquences. Une indifférence que ne partagent pas les petits porteurs : « Tu m’as fait perdre 10 000 dollars en une journée, Elon. Es-tu cinglé ? » fulmine l’un d’eux. De toute façon, ce 4 mai, Musk encaisse le fameux bonus de 700 millions qui s’ajoute à sa fortune de 38 milliards de dollars. Ça tombe bien, c’est aussi le jour de la naissance de « X Æ A-12 », son fils. La mère, Grimes (de son vrai nom Claire Boucher), une chanteuse canadienne un peu techno, de dix-sept ans sa cadette, décrypte (toujours sur Tweeter) : « X pour la variable inconnue ; Æ, mon orthographe elfique de Ai (Amour et/ou Intelligence artificielle) ; A-12 = précurseur du SR-17, notre avion préféré. » Pour la prononciation, rien n’est clair.

Elon Musk va-t-il avoir envie d’acheter une nouvelle maison ? Au contraire, il annonce durant le week-end qu’il se débarrasse de « presque toutes [ses] possessions physiques ». « T’es sérieux ? » demande la mère du bébé. Elle n’est pas au courant ! Oui, dans ce couple, on se parle plus facilement sur Twitter que par téléphone. Il explique : « Pas besoin de liquidités. Je me consacre à Mars et la Terre. La possession vous tire vers le bas. » Dans tout ce fatras, analystes boursiers, journalistes et même employés se demandent parfois, eux aussi, si Musk n’est pas cinglé… L’homme qui a inspiré « Iron Man » aurait-il pété un câble ?

Il rêve de se faire inhumer sur Mars

Ne pas oublier qu’il est un génie, et que tous les génies ont droit à leurs turbulences. Des inventeurs visionnaires comme lui, croisement de Steve Jobs et Jules Verne, il n’y en a pas dix par siècle ! J'étais ressorti perplexe de notre première rencontre, avec l’impression d’avoir vu à l’œuvre une machine intellectuelle hors norme. Il s’était montré capable de jongler simultanément entre les questions d’un journaliste français, un problème de carburant sur sa fusée (« Excusez-moi, j’en ai pour cinq minutes ! »), un incident sur une chaîne de montage, quatre coups de fil et l’envoi d’un e-mail pour savoir si les prévisions météorologiques allaient permettre le lancement de son Falcon 9. Sans oublier de promettre littéralement la Lune puisque, m’annonçait-il, il avait à la fois l’intention d’expédier des touristes sur son orbite – Ah ? – et celle de se faire inhumer sur Mars. Un génie sous l’apparence d’un dingue, ou le contraire ? Un démiurge en tout cas, qui, au fil des ans, a accompli beaucoup de ce qu’il annonçait. C’est même un problème, parfois…

Elon Musk a fait décoller la « Big Fuckin Rocket », ou BFR, la fusée destinée à emmener une première colonie de 100 personnes sur Mars en 2030. Elle tourne autour du Soleil, avec, à son sommet, sa voiture personnelle. Plus sérieusement, il y a quelques semaines, Jim Bridenstine, le patron de la Nasa, a révélé qu’il avait confié à SpaceX (mais aussi à Blue Origin, la boîte de Jeff Bezos, et à la société Dynetics) un budget de 1 milliard de dollars pour construire le premier véhicule, depuis 1972, capable de déposer des astronautes sur la Lune. Mais ça ne le calme pas. Musk réalise tout ce qui lui passe par la tête. Un jour, pris dans les embouteillages de Los Angeles, il tweete qu’il va creuser un tunnel pour un nouveau réseau routier. Quelques semaines après, les extractions commencent, suivies d’une animation vidéo montrant comment la Boring Company va construire un système de plateformes souterraines qui pourra prendre les voitures en surface et leur permettre d’échapper aux obstacles.

Elon Musk a beau fumer des joints dans une station de radio, faire le clown sur les plateaux de télé et, parfois, raconter n’importe quoi, c’est une impeccable mécanique intellectuelle

Certaines de ses initiatives font nettement moins rigoler ses conseils d’administration : il annonce qu’il brûle d’inventer… un lance-flammes ! Trois mois plus tard, il crache le feu dans les couloirs avec son engin. En 2005, il avait prédit aux géants de l’industrie spatiale : « Dans cinq ans, vous êtes morts ! » SpaceX est aujourd’hui le numéro un mondial des lanceurs, et il a inventé au passage la fusée réutilisable. Il avait proclamé qu’il allait construire non pas la meilleure voiture électrique possible, mais la meilleure voiture tout court. Fait aussi. Et le patron de Volkswagen, premier constructeur mondial en 2019, balise : « Il ne faudrait pas que Tesla soit à Volkswagen ce qu’Apple a été à Nokia. » En résumé, il va falloir trouver comment lui survivre !

Elon Musk a beau fumer des joints dans une station de radio, faire le clown sur les plateaux de télé et, parfois, raconter n’importe quoi, c’est une impeccable mécanique intellectuelle, dotée d’une puissance de travail hallucinante : cent vingt heures par semaine ! S’il le faut, il dort dans son usine trois ou quatre jours de suite, prend le tournevis quand survient un problème technique, fait des réunions allongé sur un matelas de mousse parce qu’il est quand même un peu fatigué, grimpe dans son jet pour aller marier son frère Kimbal en Espagne, boit trois coupes et repart bosser, toujours en jet. « Elon mène une vie de torture, mais il a une incroyable capacité à rester malgré tout concentré. Il peut manger du verre et rester focus », disait Kimbal en 2008. Douze ans ont passé ; ce rythme a-t-il fini par lui peser sur le cerveau ?

Musk demande à un journaliste : « Vous pensez que je devrais m’inscrire sur un site de rencontre ? Ça marche ? »

Ce n’est pas du côté de sa vie privée qu’il faut chercher une source d’équilibre. Tout avait pourtant bien commencé avec son amour de jeunesse, sa première femme, Justine, avec qui il a eu six enfants. Elle a compris qu’ils divorçaient quand elle a découvert sa carte de crédit bloquée… Avec l’actrice anglaise Talulah Riley, il a aussi divorcé… deux fois. Puis ce sera Amber Heard, l’ex de Johnny Depp. Aussi sentimental qu’un arbre à cames, Musk demande à un journaliste : « Vous pensez que je devrais m’inscrire sur un site de rencontre ? Ça marche ? » Depuis, Grimes est entrée dans sa vie. Personne n’aurait parié un boulon de Tesla sur leur histoire. Mais elle dure depuis deux ans, et la meilleure preuve qu’ils sont raccord est le prénom de leur enfant, aussi étrange qu’une référence pour catalogue.

Si pour beaucoup Elon Musk est « fou », il est au moins deux personnes qui lui font aveuglément confiance, au point de lui confier leur vie : Doug Hurley et Bob Behnken, les deux astronautes qui, le 27 mai, vont décoller à bord de la capsule Crew Dragon pour rejoindre la Station spatiale internationale. Quand on leur dit qu’Elon Musk est vraiment « space », ils entendent « espace »… Tant qu’il les y envoie, le reste est secondaire.

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Oui c'est cas , il est  brilliant et fêlé à la fois  peut etre que l'un ne va pas sans l'autre ?

c'est un joyeux exemple de manipulation de capital , il y en a pas mal  qui ne doivent pas

l'avoir dans leur coeur !

Le paon est réputé pour sa flûte.

 

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