jack Posted January 16, 2021 Share Posted January 16, 2021 Vivre avec un odorat bousillé par la COVID Article réservé aux abonnés Drummondville — Pneumonie bilatérale, pieds blancs et insensibles, maux de tête insoutenables, vue diminuée, douleurs, nausées, vomissements, crampes violentes aux pieds et perte de l’odorat et du goût. Sophie Lagimonière, infirmière auxiliaire de Drummondville, a vécu 45 jours d’enfer, en mars dernier, après avoir contracté la COVID-19. La femme de 47 ans est restée avec des séquelles importantes, notamment la modification complète de son système olfactif. «Tu sais, les crampes aux mollets quand tu es enceinte? C’est ça que j’avais aux pieds, mais fois 10», raconte-t-elle. «Si c’était pour être ça ma vie, j’avais juste envie de mourir», raconte-t-elle. Aujourd’hui, dix mois plus tard, la perte de son odorat demeure le drame le plus persistant et le plus difficile de sa COVID qui traîne. Plus rien ne sent la même chose si bien que «si le feu se déclarait chez moi, l’odeur de la fumée ne me réveillerait pas», assure-t-elle. Avant de contracter la COVID, Mme Lagimonière avait fait sa traditionnelle sauce à spaghetti et l’avait congelée. En mai, lorsqu’elle a recommencé à manger un peu, sa sauce goûtait mauvais... aussi mauvais que le litre de lait frais qu’elle venait tout juste d’acheter et que son fils, lui, trouvait pourtant délicieux. «Je l’ai jeté, pensant que la date d’expiration était dépassée. Mon fils m’a demandé pourquoi je faisais ça.» C’est là que Mme Lagimonière a pleinement pris conscience qu’elle avait un problème d’anosmie. «Je mangeais de moins en moins. J’ai maigri. Tout ce que je mangeais n’était pas bon. Ce n’est pas que je ne sens rien du tout. Si je sens de l’eau de Javel, ça sent quelque chose, mais pas l’eau de Javel», explique-t-elle. L’infirmière auxiliaire dit aujourd’hui comprendre les personnes âgées. «Quand on vieillit, on perd le goût, l’odorat, la vue, l’ouïe. Tout diminue. Les goûts vont être altérés par certains médicaments.» Ce phénomène, dit-elle, peut rendre les gens dépressifs parce que les aliments préférés consommés depuis toujours n’ont plus le même goût que dans leurs souvenirs d’autrefois. Dans le cas de la COVID-19, «lorsqu’on perd le goût, on est laissé à nous-mêmes», raconte Mme Lagimonière qui se tourne maintenant vers l’acupuncture pour essayer de retrouver sa santé d’avant. «Je n’avais aucune maladie, avant. Je ne prenais aucun médicament sauf du Concerta pour ma concentration. Je n’étais pas obèse. Je mesure 5 pieds 9 et je pèse 125 livres», dit-elle. Pas de maladie cardiaque, pas de diabète, pas d’hypertension, bref elle ne présentait aucun facteur de risque qui l’aurait prédisposée à être frappée de plein fouet par la COVID de la sorte. L’infirmière auxiliaire est finalement retournée au travail depuis sa longue bataille contre le virus. Son anosmie persiste et demeure une nuisance. «Si ça sent l’infection, quand je fais un changement de pansement, je ne le sens pas», illustre-t-elle alors qu’en tant qu’infirmière auxiliaire, elle doit être aux aguets des symptômes de ses patients. Elle veut manger un yogourt? «S’il pue et qu’il n’est pas bon, même s’il n’est pas périmé, je ne le saurai pas et je vais le manger quand même. C’est dangereux», plaide-t-elle. «La vie n’est pas le fun», dit-elle. «Tu achètes la pizza que tu aimes et elle ne goûte pas bon.» Aujourd’hui, Mme Lagimonière tente de contourner son problème en achetant des aliments qu’elle ne consommait pas avant. Alors, je ne suis pas déçue par leur goût. J’aime ou je n’aime pas. Ce sont de nouveaux goûts» et c’est sa nouvelle réalité. «J’ignore quel est mon pourcentage de perte d’odorat», dit-elle. «Même si je pouvais le savoir, ils ne savent pas quoi faire après» de toute façon, fait-elle valoir. Les pieds blancs, la fatigue et les maux de tête font aussi encore partie de son lot quotidien. «J’ai eu tellement mal à la tête, au point que tu veux te la péter sur les murs. Ma vision a changé en peu de temps. J’avais fait faire un examen de la vue six mois avant la COVID et j’ai perdu énormément», raconte-t-elle. Son infection à la COVID-19, elle l’a passée seule à la maison sans pouvoir voir quelqu’un, sans pouvoir sortir pendant 45 jours. «Je n’étais pas capable de me tenir debout pour me faire une soupe. Des amis m’apportaient de la bouffe, mais tout goûtait mauvais. À ce moment-là», dit-elle, «on n’en parlait pas dans les médias du goût et de l’odorat dans la COVID.» Même si ses signes vitaux sont beaux maintenant, cette victime de la COVID est restée avec le souffle court. «Je suis toujours essoufflée. Je ne peux monter plus de deux étages.» Mme Lagimonière a entendu parler des misères d’autres victimes de la COVID-19 qui ont perdu l’odorat. «Un collègue m’a dit qu’elle avait tout le temps, dans le nez, une odeur de sang séché, comme le sang dans le fond d’un paquet de viande hachée. Elle a de jeunes enfants et elle n’a plus le goût de cuisiner», dit-elle. «Moi, j’ai récemment fait un macaroni et mon fils m’a dit que ça goûtait beaucoup trop salé.» C’est quelque chose qu’elle ne peut plus vérifier, en ce moment. «J’achète des choses que j’aime, mais finalement, je ne les mange pas parce que tout goûte mauvais. Je ne suis donc pas bien alimentée.» Le port obligatoire du masque «ne m’aide pas à développer mon odorat, mais il y a pire», dit-elle avec philosophie. Au moins, «je n’ai pas perdu une jambe ou un bras et je vois». Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
mictail Posted January 17, 2021 Share Posted January 17, 2021 Au début de la pandémie, moi et d'autres, on ne connaîssait pas ou peu de personnes qui avaient attrapé la Covid. Mais aujourd'hui, dans ma parenté ou mes amis, et les amis de mes amis, on commence à en connaître plusieurs. Aujourd'hui encore, la soeur d'une bonne amie...elle l'a eu 'rough'. Elle a encore la perte du goût. Si les complotistes pouvaient en connaître dans leur cercle d'amis ou de leur parenté, je pense qu'ils admettraient qu'il n'y a pas de complot. Le complot, c'est dans leur tête. Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
Personne Posted January 20, 2021 Share Posted January 20, 2021 Perso, j'essai de suivre les rêgles de distanciations. Je ne voyage pas (ni avant). Je ne sors pas après 8hrs (ni avant parce qu'il fait fret !!!). Je porte un masque (c'est pratique à l'épicerie parce que personne ne nous reconnait). Je me lave les mains comme une malade. Bref, pas l'ombre d'un Covid de près ou de loin. Je connais des personnes décédées du Covid, du cancer, de vieillesse. Mais j'aimerais beaucoup lire des témoignages d'ex covidiots. Des complotistes qui « ont vue la lumière » sur le chemin de Damas ! Il y a quelqu'un que je connais qui m'a dit que tout ça, c'était des conneries. Comme j'avais pas envie de me transformer en prédicateur, j'ai laissé couler. J'ai juste dit qu'avec mon mari malade d'emphysème, si quelqu'un me donnait la preuve que Legault avait été remplacé par un extra-terrestre et que c'est cet extra-terrestre qui donnait des recommandations sanitaires, je l'écouterais pareil. Désolé, je ne prends pas de chance. J'ai pas envie de dire « Oups... c'était vrai... Trop tard, il est mort ! » Quote Personne Link to comment Share on other sites More sharing options...
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.