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Nos prisons et l’obsession de la remise en liberté


mediom1

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  • Administrateur

Un forcené de Longueuil a agressé cette semaine plusieurs membres de sa famille, mettant du même coup en danger un bébé. Il a frappé, mordu, blessé et menacé. Puis il a foncé sur la police, couteau à la main, forçant une agente à ouvrir le feu.

Dans les 48 heures qui suivent, le public s’étonne qu’on aborde déjà sa remise en liberté. Dans ce cas-ci, on peut douter qu’elle lui soit accordée. Mais il s’agit quand même d’une tare ridicule de notre système de justice : l’obsession de la remise en liberté.

Nous en avons eu un autre exemple avec les vandales qui ont saccagé le Vieux-Montréal. Avant même d’avoir enquêté sur toute la scène pour comprendre qui a fait quoi, avant même d’évaluer les dégâts, avant même d’avoir revu les enregistrements des caméras de surveillance, quelle est la priorité ? La remise en liberté.

Dans le cas d’un crime sur la propriété, comme un bris de vitrine, le criminel ne devrait-il pas rembourser la réparation des dommages ? Il me semble que la personne devrait être détenue au moins le temps qu’on évalue tout ça, qu’on en discute. Au moins le temps de réfléchir un peu.

Tout le monde dehors

Ce n’est pas d’hier que le Québec a l’obsession de sortir tout le monde de prison le plus vite possible. Il y a presque vingt-cinq ans, jeune député dans l’opposition, j’avais déterré une pratique gênante des prisons québécoises. On utilisait allègrement le code « motif humanitaire » dans le système informatique pour renvoyer chez eux des détenus qui n’avaient pas terminé leur peine.  

Le « motif humanitaire » avait été créé pour permettre une sortie exceptionnelle, par exemple assister aux funérailles d’un proche. Sous prétexte qu’on manquait de place en prison (on en fermait), les administrations utilisaient abondamment ce motif pour donner congé à des centaines de détenus.  

Hypocrisie

Je comprends bien que le Québec refuse de suivre le modèle américain. Mais à l’autre extrême, notre système fait preuve d’une incroyable hypocrisie.  

Officiellement, notre approche est basée sur la réhabilitation. Or, la réhabilitation sérieuse doit suivre un processus sérieux. Elle implique une démarche. Une approche basée sur la réhabilitation présume que lors de la remise en liberté d’une personne, tous les intervenants sont sincèrement convaincus que le condamné ne va pas récidiver.

Or c’est tout le contraire qui se produit. On remet en liberté des gens alors que tous les intervenants seraient prêts à gager leur paye que l’individu va recommencer. Dans des dossiers de violence conjugale qui ont tourné au drame, on se demande parfois jusqu’à quel point des dangers publics ont été remis en liberté.

Des individus remis en liberté sans avoir traversé un processus sérieux de thérapie. Des individus remis en liberté sans croire sincèrement qu’ils s’en retournent dans le droit chemin. Des individus remis en liberté avec pour conséquence que les victimes vivent dans la terreur.  

Une approche de réhabilitation ? Non. Du gros laxisme.

                                         À la gang, on sait tout. 

 

                             Mediom1-Administrateur

 

 

 

 

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