jack Posted March 28 Share Posted March 28 Mourir ensemble: faire la guerre en famille en Ukraine AFP Marta Syntchina, 25 ans, et son père Ivan Syntchine, en janvier dernier. Lorsque Marta Syntchina a été envoyée pour la première fois comme infirmière militaire dans l’est de l’Ukraine, en pleine invasion russe, son père et elle, déployés dans la même brigade, ont décidé de ne pas en parler à la mère de la famille. • À lire aussi: Cette députée ukrainienne veut absolument légaliser le mariage gai pendant la guerre «Maman n’a pas su que j’étais ici pendant longtemps», explique la jeune femme à l’AFP, assise à côté de son père, Ivan Syntchine, sur un banc de Droujkivka, localité où elle soigne des combattants ukrainiens blessés. «Nous n’avons rien dit au début pour ne pas qu’elle pleure», dit-elle. AFP Marta Syntchina, 25 ans, et son père Ivan Syntchine, en janvier dernier. Mais une fois qu’elle l’a appris, la maman était rassurée que fille et père soient ensemble. Marta, 25 ans, s’est engagée sept mois avant l’invasion de l’Ukraine. L’est du pays était déjà en proie depuis 2014 à un conflit contre des séparatistes prorusses pilotés par la Russie, mais à l’époque, elle ne voyait que quelques blessés par mois. Aujourd’hui, elle dit en soigner un nombre incalculable. AFP En s’engageant, Marta a fait comme son père après avoir suivi l’exemple de sa mère en faisant des études en médecine, avec une formation de sage-femme. «Avant, mon travail consistait à faire naître la vie, mais maintenant, il s’agit de la sauver», explique-t-elle, fourrant ses mains dans sa veste. Si Ivan et sa femme sont fiers de leur fille, ce dernier ne pense pas que son épouse accepterait que leur fils de 18 ans s’engage lui aussi. «Nous sommes déjà trop nombreux dans l’armée», lance cet homme de 48 ans, qui sert depuis plus de sept ans et dont le frère s’est également porté volontaire pour combattre après l’invasion. • À lire aussi: Je suis allé clubber à Kyïv Morts ensemble Marta note qu’elle et son papa ne sont pas les seuls dans cette situation familiale, énumérant un père et son fils au front, une mère et ses deux fils travaillant comme chauffeurs et une autre infirmière dont le père et le frère appartiennent à un bataillon d’infanterie. Et certains meurent ensemble. Oleg Khomiouk, 52 ans, et son fils Mykyta, 25 ans, se sont engagés ensemble dans l’armée peu après l’invasion. Ils ont tous deux été tués dans une tranchée près de la ville assiégée de Bakhmout. Oleg a recouvert son fils de son corps lors d’une attaque, mais un obus a explosé à proximité, les tuant tous les deux, selon Iouri Samson, le frère d’Oleg, lors de leurs funérailles à Kyïv. Le ministère ukrainien de la Défense a publié sur Twitter une photo des deux hommes côte à côte, armés et en treillis, avec l’inscription: «Ils sont morts ensemble.» «Une certaine tranquillité» Volodymyr Tchaïkovski, 54 ans, essaie de ne pas penser à la mort. Il sert dans la même brigade que son fils de 25 ans, également prénommé Volodymyr. «Bien sûr, je m’inquiète pour mon fils», dit-il, assis à ses côtés dans une maison abandonnée non loin du front, près de la ville de Lyman. Photo Anatolii Stepanov / AFP Volodymyr Chaïkovsky, à gauche, 54 ans, avec son fils de 25 ans, aussi prénommé Volodymyr, lesquels ont été photographiés en janvier dernier. «Mais il a de l’expérience... Et tout dépend avant tout de soi et de sa formation, ensuite c’est une question de chance militaire.» Avec des années de service, Volodymyr Tchaïkovski a été appelé le jour de l’anniversaire de son fils en 2015 pour combattre les séparatistes soutenus par Moscou. L’année dernière, il est revenu en tant que commandant d’un bataillon de chars. Photo Anatolii Stepanov/AFP Cette année, son fils et lui se sont retrouvés à l’occasion de son anniversaire, s’éloignant un instant du champ de bataille pour partager un café. «Il ne s’agit pas vraiment de fêter l’anniversaire, l’essentiel est de se voir, de ne pas être des soldats pendant un peu de temps, de parler de choses civiles», dit Volodymyr. Son fils estime que le fait d’être dans la même brigade «ajoute une certaine tranquillité d’esprit», car ils savent où se trouve l’autre et quelle est la situation. «Je ne sais pas combien de temps [la guerre] va encore durer», ajoute son père. «Mais nous devons y mettre un terme une fois pour toutes, pour ne pas laisser de problèmes à mon plus jeune fils.» 3 Quote Link to comment Share on other sites More sharing options...
quebec001 Posted March 29 Share Posted March 29 C'est triste les osti de guerre Quote https://i.goopics.net/GxYEv.gif Link to comment Share on other sites More sharing options...
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